La période qui vient de s’écouler n’a pas été facile pour le Front de Gauche , que se soit au niveau national où local . personnellement je pense que s’exprimer à chaud où pendant la période électorale difficile que nous avons rencontré n’est pas constructif. Je suis par contre persuadé qu’il est aujourd’hui nécessaire de se retourner un peu sur les 5 années qui viennent de s’écouler pour envisager l’avenir .
Le Front de Gauche à Corbeil-Essonnes est comme partout en France né fin 2008 et ce dans une situation très particulière . En effet la création du Front de Gauche coïncide avec les élections municipales à répétitions vécues dans notre ville. C’est une situation qui ne nous a pas aidé à construire loin de la.
Au niveau national rappelons nous qu’a l’époque si le Parti de Gauche souhaite créer un Front de Gauche dans la durée et cohérent, le Parti communiste français parle plutôt de plusieurs fronts successifs qui avancerons au gré du vent et des résultats obtenus. il y a donc déjà au démarrage deux visions du FDG. La situation nationale et l’élargissement connu depuis 2009 on crées les conditions d’un front qui a jusque 2013 plutôt progressé , tant dans son fonctionnement que dans ses résultats.C’est donc Un Front de Gauche qui c’est petit à petit mis à vraiment exister.
Mais voila les municipales sont arrivées avec tous ce que les médias ont déjà rapporté des divergences de lignes entre les membres du Front de Gauche et des problèmes que cela a créé.
Revenons maintenant à Corbeil-Essonnes , le constat qui peut être fait est malheureusement qu’a aucun moment nous n’avons réellement réussi à construire un Front de Gauche dans notre ville. Je l’ai dit les élections municipales ont été un enjeu majeur et sont donc devenues un véritable obstacle à la construction localement d’une gauche qui ne renie pas ses valeurs. Je ne remets en aucun cas en cause la volonté de chacun de vouloir construire ce Front de Gauche à Corbeil-Essonnes , mais nous n’y sommes pas parvenus c’est un fait.
Alors oui nous avons eu des municipales mais entre 2010 et 2013 pourquoi sommes nous resté scotchés . Il n’est certes pas facile de créer du nouveau , chacun à ses habitudes , son fonctionnement, les dépasser n’est pas chose aisée.
Nous avons ces 5 dernières années été en élections de façon permanente , ce qui ne permet pas le recul nécessaire aux militants de terrain que nous sommes . Toujours volontaires engagés à 200 % dans de nombreuses causes nous ne pouvions pas assez nous poser pour réfléchir à notre démarche et surtout pour faire les bilans nécessaires à chaque séquence vécues .
Nous ne pouvons aujourd’hui si nous voulons avancer nier les problèmes rencontrés, les tensions aux cantonales et aux législatives puis celles de la période pré-municipales ont été publiques et donc connues. Parfois avec le recul il est bons d’y revenir et d’expliquer certaines positions.
Pour les deux élections citées les accords entre les membres du Front de Gauche n’avait pas été respecté , rappelons que ces accords avaient pour but de dynamiser le Front de Gauche, montrant la démarche par une diversité de candidature , cela ne fut pas le cas , une organisation membre du FDG désignant les deux fois seule les candidats et ne montrant pas notre diversité, notre richesse et de faire vivre un vrai Front de Gauche y compris dans les institutions. Ce fut une grosse erreur je pense et les deux résultats ne furent pas très bon et bien en dessous de la dynamique nationale. Le pire fut que la campagne législative à de ce fait dans notre secteur handicapé la campagne présidentielle qui la précédait, même si l’ambiance générale de cette élection masquait un peu nos problèmes locaux.
Il n’y a pas eut une campagne électorale réellement menée en FDG dans notre ville , c’est dommage et nous l’avons payé lourdement lors des élections.
Malheureusement ces élections passées de nouveau pas de bilan et alors qu’en janvier 2013 nous tentions de remettre en place le Front de Gauche dans notre ville certains l’ont tous simplement quittés pour créer une structure parallèle et ce de nouveau en vue des municipales.
Je ne détaillerais pas les difficultés rencontrées la presse s’en est fait écho et assez clairement je dois le dire , un titre résume assez bien la situation » à Corbeil-Essonnes le Front de Gauche dans le brouillard » (le Parisien du 20 décembre 2013).
Cette succession d’obstacle ont donnés le résultat connus en mars 2014 , une très lourde défaite. A ce sujet il est bon de se souvenir qu’en politique il existe une règle que la pratique n’a jamais démentie, pour gagner il faut rassembler d’abord sont « camp » puis de s’élargir progressivement et ce en restant clair sur ses positions et ses idées . La nous avions raté la première étape et étions divisé dans notre propre groupe , ce qui devait arriver arriva , la liste menée dans laquelle se trouvait le PCF et le PG ( membre du fdg) et que soutenait officiellement le Front de Gauche nationalement ne vit pas le score s’élargir mais se rétrécir( moins de voix au 1er tour qu’aux présidentielles, alors qu’il y avait plus d’inscrits et beaucoup moins de voix au second tour que la liste en 2008).
Bien sur l’ampleur de la défaite est aussi lié a la situation nationale de rejet du PS par une grosse partie des électeurs , ce qui justifie notre position claire d’autonomie. Nous avons constaté les bons résultats des listes autonomes dans de nombreuses villes et vu le nombre d’échec dans le cas contraire. Mais cette position n’a pas été menée de façons assez claires je pense, si on fait le choix de l’autonomie on l’explique , on en démontre le bien fondé , on dit simplement pourquoi on a fait ce choix. Je suis persuadée que cela n’a pas été fait assez clairement.
La question est ardue , je le sais comment couper avec un PS qui se droitise , et rassembler les électeurs en même temps , en Grèce Syriza notre parti ami a montré un chemin, regardons le étudions le essayons de trouver son adaptation chez nous.
Nous arrivons aujourd’hui à un virage important pour le Front de Gauche , pour en savoir plus au niveau national je vous conseille la dernière note de blog d’ Eric Coquerel » l’Automne sera décisif » , il y exprime sans détour la situation.
Je le répète si je me suis exprimé aujourd’hui sur la situation locale du Front de Gauche, c’est dans l’unique but de faire le bilan pour repartir et cette fois sur de bonne bases. Si nous voulons nous donner une chance de reconstruire une gauche fière de ces valeurs et de ses idées, une gauche qui tient ses promesses , une vrai gauche de combat prête à prendre ses responsabilités pour changer les choses cet exercice est plus que nécessaire.
Vous le constaterez je n’ai volontairement pas cité de nom car ce bilan est collectif et chacun d’entre nous doit réfléchir à sa démarche personnelle , nos désaccords ne doivent pas devenir créateur de conflits mais de débats et d’enrichissement.