22 novembre 2024

Non à la réforme des rythmes scolaires

Hier après midi, je me trouvais auprès des enseignants, personnels des collectivités territoriales et parents d’élèves à Paris pour manifester contre la réforme des rythmes scolaires du Ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon. Ce fut une belle mobilisation à l’image du nombre record de grévistes. Pour l’Essonne, par exemple, il y avait 240 écoles  fermées, dont 15 rien que sur Corbeil-Essonnes. Dans beaucoup d’ autres communes la majorité des enseignants étaient grévistes.  

La raison de mon soutien à ce mouvement concernant l’Education est simple. Ce texte n’est à mes yeux que la suite du démantèlement de l’Education Nationale déjà entamé par les réformes précédentes.

Ce projet ne répond pas au besoin de l’Education nationale, il déplace un débat crucial pour l’avenir de l’école publique en France, sur un seul sujet, les rythmes scolaires.

Ramener de façon très réductrice au seul rythme de l’enfant l’avenir de l’école, est à mes yeux, absurde. Comment peut-on penser séparer le rythme de l’enfant du rythme de ceux qui l’entourent. Les enseignants, bien sûr, car pour les enfants mieux vaut un enseignant reposé qu’un enseignant fatigué, voire stressé par le rythme qui lui est imposé, mais aussi les parents.

Dans notre société les enfants vivent ce que vivent leurs parents, horaires de travail cumulés au temps passé dans les transports. Donc, les bambins eux que font-ils ? Et bien, ils sont gardés par d’autres personnes et ne rentrent chez eux que quand leurs parents ont fini  leur journée.

Autre point, si le ministre s’attaquait vraiment à ce sujet, il mettrait réellement en place le rythme reconnu par tous comme bénéfique, c’est-à-dire : 7 semaines de travail pour deux semaines de congés. Croyez-vous que ce soit le cas ? Non, pas du tout.  Dans ce domaine on ne touche à rien, le lobby du tourisme veille, et lui, il est écouté .

Venons en maintenant aux aspects dangereux de cette réforme.

Ce projet de loi s’inscrit dans une logique, celle de la casse de l’Education Nationale, Education Nationale qui seule permet un système égalitaire dans notre pays .

A travers ce projet on voit poindre l’acte 3 de la décentralisation avec lequel l’Education perdrait justement son caractère nationale .

De plus ce qui est demandé aux collectivités territoriales, déjà asphyxiées par les mesures d’austérité, va avoir un coût très élevé.

Cette réforme est bâclée et il lui a manqué une réelle concertation. Pour moi dès le début, elle ne partait pas sur de bonnes bases. En effet si l’on veut refonder l’école , il faut d’abord se poser les questions suivantes.

Que veut t’on faire de notre école ?

L’école pour qui, pourquoi ?

Le comment lui en découle.

Personnellement je répondrai, je veux une école émancipatrice, qui aide chacun à trouver sa place, une école qui prône l’entraide et la solidarité, pas la compétition et l’individualisme. En bref, une école qui forme des citoyens éclairés, pour préparer une société plus juste et plus égalitaire, et cela, seul le caractère nationale de l’Education peut le permettre.

Je veux une école ou l’on met les moyens nécessaires pour permettre d’éduquer, de qualifier et d’émanciper. Une école qui, si elle veut intégrer les enfants différents dispose des personnels formés, nécessaires à cela, mais aussi une Education Nationale qui soit un modèle et qui ne fasse pas travailler les gens dans la précarité .

Pour que les enfants se sentent bien, ceux qui les entourent doivent, eux aussi, se sentir bien. La refondation de notre école est liée à la refondation de notre société.

Vous pouvez trouver ci dessous le tract du Front de Gauche, distribué hier, et qui lance des propositions alternatives à ce sujet.

Tract du Front de Gauche sur l’education

Motion de soutien sur le non remplacement  des élus FDG de Corbeil-Essonnes

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