Depuis ce matin on entend beaucoup parler de l’élimination du PS dans la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot.
Or ce que j’entends est loin de me rassurer. Le PS non comptant de perdre toutes les partielles ces dernières semaines continue de rejeter la faute sur les autres. Depuis ce matin ce sont les « vilains » écologistes qui en sont la cible. Pourtant en Juin 2012 les écologistes étaient déjà présents et réalisaient un score comparable ( 60 voix de plus qu’hier) . La seule réponse de Monsieur H Désir, le patron des Solfériniens, est donc une atteinte à la démocratie, puisqu’il demande aux autres de ne pas se présenter et de ne pas défendre leurs idées.
Reprenons justement les chiffres cela nous montrera l’ampleur des dégâts pour la démocratie dans notre pays.Dans la Circonscription de Villeneuve-Sur-Lot, le PS perd en un an 14 790 voix, l’UMP en perd 3575. Alors où sont passés tous ces électeurs ?
Si pour l’UMP il est probable qu’on puisse en retrouver beaucoup dans les 986 voix supplémentaires obtenues par le FN, démontrant que si la posture adoptée par ce parti peut le faire arriver en tête elle est loin de le renforcer réellement, pour le PS l’hémorragie est grande.
Les candidats considérés comme de gauche dans cette élection totalisent-ils 14 790 voix ? Non loin de là, le score des écologistes montrés du doigt aurait-il permis un maintien au second tour, pas plus. Celui du FDG même s’il est plus qu’honorable dans les circonstances actuelles aurait juste permis ce maintien. Soyons sérieux cherchons de vraies réponses car au second tour de toute façon c’était la Bérézina .
Si la personnalité de Jérôme Cahuzac localement a pu avoir une influence, elle ne suffit pas, loin de là, à apporter une réponse satisfaisante à cet échec du parti solférinien.
Il n’est pourtant pas difficile de voir où sont allés les électeurs perdus. En juin 2012, 64,16% avaient votés, hier seul 45,88% se sont déplacés. Nous pouvons ajouter que le nombre de personnes venu mettre un bulletin blanc ou nul dans l’urne a doublé passant de 817 à 1640.
Avec ces chiffres il est aberrant de la part des dirigeants socialistes de se réfugier derrière la division de la « Gauche ».
Les responsables politiques devraient plutôt chercher pourquoi les gens restent chez eux en aussi grand nombre et pourquoi autant se sont déplacés pour mettre un bulletin blanc, et réfléchir à ce qui les poussent à agir ainsi .
Cette élection est malheureusement une preuve de plus, notre démocratie est malade. Les habitants de notre pays n’en peuvent plus de voir des technocrates bien rémunérés leur dire qu’il faudra qu’ils travaillent plus pour gagner moins, pendant qu’eux continueront à se remplir les poches. Arrêter de dire à ceux qui comptent chaque sou pour s’en sortir tous les mois qu’il faut qu’ils fassent des efforts , c’est impossible à entendre et de toute façon impossible à faire.
Dernier exemple en date, les retraites. Quelques « belles » personnes très bien rémunérées qui pourront toucher une belle retraite et même parfois en cumuler deux belles, nous pondent un rapport ou comme d’habitude le pauvre petit travailleur va devoir faire des efforts et cotiser plus longtemps. Stop ! Cela suffit maintenant. Que les donneurs de leçons essaient de vivre comme nous avant de parler.
Notre démocratie est malade, mais les gens n’expriment pas vraiment leur volonté d’autres choses, en s’abstenant ils grossissent le lit de ceux qui baissent les bras, du moins pour ceux qui les regardent d’en haut.
Mais il y a des causes dans notre cinquième république à cette abstention galopante. Les modes de scrutins ne permettent pas aux gens de voir leur vote comme efficace. On leur rabâche de voter utile, mais dites le moi, ça veut dire quoi voter utile ? On cache les dégâts en évitant juste le naufrage d’un candidat qui n’aurait de toute façon pas gagné. Et s’il avait gagné il aurait fait quelque chose d’utile justement ou juste continuer à nous mettre la tête sous l’eau et à nous faire crever.
Le scrutin majoritaire ne permet pas l’expression d’un choix , il pousse au vote contre, seulement à un moment on finit par avoir envie de voter contre tous ceux dont on nous dit qu’ils peuvent gagner. L’électeur lambda se retrouve donc face à un choix : Faire un vote qu’on lui dit inutile (puisqu’il y en a un d’utile) ou rester à la maison. Lors d’un scrutin proportionnel tous les votes comptent, on peut alors exprimer un choix.
Parfois on entend les partis sont en crise ou que la population les rejette. Oh la la que c’est simpliste comme vision. Des partis il y en a de très nombreux en France et quand on additionne le nombre de leurs adhérents, ils restent bien plus nombreux que celui de personnes qui s’engagent en politique à l’extérieur des partis, là aussi pas assez nombreuses. Quand au dégout, je dirai plutôt qu’il s’exprime vis à vis des « politiques » à cause de leurs actes plutôt que des organisations. Exemple les affaires, elles écoeurent les gens que leurs auteurs soient encartés ou non dans un parti. Ce qui crée un fossé entre la population et la politique, c’est cette oligarchie qui nous dirige et nous « manoeuvre » pour son intérêt propre.
C’est tout le système qui est malade, tout le système qui ne pousse pas les gens à s’engager quelque soit la forme de cet engagement. Cela ne veut pas dire que les partis existants soit parfaits, mais que ce n’est pas la forme « parti » qui peut elle apporter en lien, en richesse de débat et d’argumentation, qui est en cause. Disons comme dans tous les groupes qui se veulent démocratiques que ce qui fait un groupe ce sont les gens qui le composent.
Par ailleurs quand certains d’entre nous sont élus-ues ce ne sont pas nos petites préoccupations personnelles que nous venons défendre mais l’intérêt général , l’intérêt du plus grand nombre. Chacun apporte sa pierre à un travail collectif qui pour mon cas vise à réaliser un vrai changement de société.
Quand on regarde ce résultat et les réactions de certains, on se demande si les informations circulent bien entre leur 2 oreilles .
En effet comme vous le dites non seulement 17 % ont choisi l’abstention choisi ou préféré, mais près de 5%, le double d’il y a un an se sont déplacés un dimanche pour aller mettre un bulletin blanc. Ces derniers exprimeent vraiment un refus du système et il faut se questionner rapidement sur ce qui les motives.