L’observatoire de la parité entre les hommes et les femmes a rendu un rapport très éloquent sur la situation après les élections Municipales et cantonales 2008.
Constatations : les progrès sont si minces, qu’à ce rythme pour arriver à une parité réelle, il faudra environ 70 ans. Bien sûr, la dernière loi sur les règles électorales pour les municipales et cantonales a amélioré la représentation des femmes au sein des conseils municipaux des grandes villes. Mais en France la majorité des communes a moins de 3500 habitants et n’est donc pas concernée par cette évolution.
Cela donne donc 50%
Là où cela se gâte, c’est pour les Conseils généraux. Et oui, la loi étant moins rigide, les femmes ne représentent que 13% des élus de ces instances, et avec une disparité étonnante.
Si les Hauts-de-Seine et le Finistère se distinguent avec respectivement 33 et près de 30% de femmes, 3 départements (La Haute-Corse, le Tarn et Garonne, et l’Ariège) obtiennent le score fabuleux de 0% de femmes. En effet, il n’y a pas de femmes dans les assemblées de ces départements. Comment en est-on arrivé là !!!!
Les partis politiques n’ont semblent-ils pas la volonté d’améliorer cette situation, puisque 79% des candidats aux dernières cantonales étaient des hommes. La modification de loi de 2007 n’est pas contraignante, elle met en place une mesure considérée comme d’accompagnement au processus paritaire imposant aux candidat-es de se présenter à côté d’un suppléant-e de sexe opposé”. Ce dispositif a visiblement conduit à cantonner les femmes aux postes de suppléantes”
Qu’en est-il de l’Essonne : Notre département n’est pas parmi les plus mauvais, 21,4% de femmes, ce qui le place en sixième position parmi les départements français. Nous pouvons aussi constater que pour la cantonale de Corbeil-Essonnes, sur cinq candidats quatre étaient des hommes soit 80% d’hommes, plus que la moyenne nationale.
L’observatoire avance aussi que la nouvelle loi de 2007 sur les élections municipales devrait accélérer l’arrivée des femmes en politique. En effet, présentes au sein des conseils municipaux, elles pourront prendre une place dans la vie politique, ainsi elles postuleront plus facilement à la candidature à d’autres élections. L’obligation de parité dans les exécutifs communaux va permettre aux femmes d’obtenir plus de responsabilités, avec un choix de délégations que l’on ne réduira plus seulement à la famille, l’enfance et le social.
Un autre point est soulevé comme une piste améliorant la place des femmes : le non cumul des mandats. Dans ce domaine à Corbeil-Essonnes, nous sommes plutôt mauvais : Monsieur Dassault Sénateur, Maire, Président d’agglomération, et Monsieur Valls Député, Maire , Président d’agglomération. Six postes pour 2 hommes !!!!!
Une autre observation du rapport met l’accent sur l’absence d’obligation de parité dans les conseils communautaires.
Cela cache d’autres phénomènes. Avez-vous souvent lu dans un article à propos d’un élu le “beau Monsieur M…” non bien sûr, mais pour une femme pas d’hésitation, cela peut sembler anodin mais correspond malheureusement à un esprit qui n’aide pas l’intégration des femmes en politique. Comme lorsqu’une réforme est mal perçue, on dira d’un homme, la population semble y être opposée, il a mal communiqué, pour une femme on parlera d’erreur ou d’incompétence.
Le chemin est donc long avant de voir les femmes occuper une juste représentation en politique, et d’autres débats s’ouvrent aujourd’hui concernant toutes les discriminations. Nous espérons que les femmes ne serviront pas de variable d’ajustement.
Rapport de l’observatoire : opfhelections032008