Les manifestations en Egypte pour demander la démission du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de trente ans, ont pris ces dernières heures un tournant inquiétant. Depuis une dizaine de jours, comme un écho aux évènements Tunisiens le peuple égyptien descend dans la rue. Les manifestations jusqu’à hier étaient non violentes, mais, depuis hier les pros-Moubarak ont attaqué les manifestants place Tahrir et des affrontements ont eu lieu. Il faut espérer que cette révolution retrouvera son caractère de départ, et cela pour éviter de nombreuses victimes.
Revenons sur les évènements antérieurs. Des manifestations ont donc lieu depuis plus d’une semaine, dans de nombreuses villes d’Egypte, elles ont rassemblé plusieurs dizaines de Milliers de manifestants.
Les nouvelles technologies de l’information ont été fortement utilisées pour déclencher et organiser les manifestations, oeuvre d’une population plutôt jeune et issue des villes égyptiennes. La réaction d’Hosni Moubarak la semaine dernière fut donc de couper les réseaux internet.
Comme en Tunisie, les racines sont à chercher du coté des effets de la crise mondiale, des hausses des denrées de première nécessité, et de l’augmentation du chômage, mais aussi du côté d’un pouvoir autoritaire et corrompu en place depuis 30 ans, qui empêche toutes évolutions démocratiques.
Les revendications politiques principales qui découlent de ce constat, concernent la dissolution du parlement ou l’on ne compte aucun opposant au régime en place, la fin de l’état d’urgence en vigueur depuis 29 ans, et le départ de Hosni Moubarak.
Le cas de l’Egypte inquiète bon nombre d’observateurs. Sa situation d’alliée des Etats-Unis et de l’Union européenne, de partenaire objective d’Israël, et, de pivot du monde arabe, lui donne une position bien particulière dans cette partie du Monde. Ainsi du résultat des évènements actuels dépend l’avenir d’une partie du Monde.
Il faudra bien sûr, aussi, suivre les effets déclencheurs pour d’autres pays du secteur qui pourraient résulter de ces révolutions.