22 novembre 2024

Écoute, dialogue et solidarité pour le quartier des Tarterêts

Hier soir, j’ai assisté à la rencontre organisée par Bruno Piriou, conseiller général du canton de Corbeil-Essonnes Ouest Villabé, pour débattre de la situation du quartier des Tarterêts.  Pendant plus de deux heures, j’ai écouté des habitants et des personnes travaillant dans ce quartier, exprimer leur ressenti face à une violence qu’ils ne supportent plus. Ils vivent une violence qui s’ajoute à la violence sociale qu’ils subissent déjà.

Le débat fut vraiment de qualité et parfois même, sorti des limites du quartier. Une enseignante constate une détérioration de la ville, y compris du centre ville, même d’ailleurs, elle nous dit ressentir une colère qui monte nationalement. José Kinkéla  président de l’amicale des locataires  insiste sur la responsabilité de Claude Géant, ministre de l’intérieur, dont les propos sont ressentis comme une pression par la population du quartier.

A plusieurs reprises ce sont les médias qui sont montrés du doigt. Les participants regrettent la façon dont les faits divers sont mis en avant par ces derniers, bien plus présents  que les évènements positifs.  Radya Soualhi de l’amicale des locataires affirme que les médias font cela de manière délibérée, en vue des élections présidentielles de l’an prochain.

Les mots utilisés sont très forts, la détresse extrêmement présente, plusieurs habitants parlent du nombre croissant de leurs voisins qui veulent quitter le quartier, eux mêmes y pensent, mais cela est vécu avec douleur comme une obligation, parfois presque comme un échec, pas du tout comme un choix.  Le sentiment de vivre en situation de guerre ressort des propos de parents, qui ont peur pour leurs enfants, physiquement mais aussi moralement. Un retour sur la kermesse ou la police avait lancé des grenades lacrymogènes est fait, le sentiment d’injustice vis a vis de ce fait est toujours très présent, les habitants appuient sur le fait que ce type d’évènement marque l’esprit des plus jeunes mais aussi des autres habitants et que cela donne une image de la police qui ne pousse pas au dialogue.

Le dialogue a bien eu lieu hier soir, deux représentants des forces de police étaient présents et ont pu avoir un véritable échange avec la population. Les habitants souhaitant savoir si les délinquants n’étaient pas connus de leur service, et, si par conséquent, d’autres actions dans leur direction, moins effrayantes pour le reste des habitants, ne seraient pas plus appropriées . Il semble malheureusement, que de ce côté il n’y ait pas de solution.

Ces habitants pourtant hier ne demandaient pas la lune, ils souhaitaient avoir le droit de vivre simplement normalement, pas avec la peur de l’agression et sous la surveillance de cars de CRS, ce qui à leur yeux ne règle pas le problème. Mais aussi, vivre dans un quartier propre, sans voiture cassée qui traîne, avec des jeux pour les enfants.

Des réflexions sont d’ors et déjà sorties de cette réunion, comme la création d’un club de prévention, réfléchir à comment on peut mettre fin au relais générationnelle de la délinquance, retisser des liens, ouvrir des lieux de dialogue, être mieux entendu des institutions. L’absence de représentant de la majorité municipale a été fortement regrettée. Cette réunion fut vraiment positive.

 

 

 

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