2 mai 2024

Arrivisme

La seule qualité d’un arriviste est son ambition.  Le problème chez lui, est que la sienne n’a pas de limite.  Ses actions peuvent avoir des effets dévastateurs  sur ceux qui l’entourent, rien ne résiste à son ambition démesurée.

Au sein d’un groupe,  il sait exister,  trouver une place,   il se dépense sans compter tant qu’il n’a pas atteint son but. Essayant souvent de plaire, en particulier   à ceux qui à ses yeux ont un pouvoir.  Une certaine façon d’être attiré par ce qui brille.  Ce qui l’anime : la volonté de se mettre en valeur,  d’avoir un titre,  un poste.

 

La force des arrivistes se trouve dans la faiblesse de ceux qui  justement ont des responsabilités. Faiblesse qui les rend en quelque sorte aveugle.  L’arriviste, lui,  peut alors naturellement tisser sa toile.  Comme une araignée il attendra tapi derrière ses proies.

Notre arriviste saura se faire apprécier de ceux qui peuvent lui être utile, broyant tous ceux qui sur son passage sont devenus des obstacles. Pas d’état d’âme  en lui,  pas de regard pour les autres,  il faut passer devant,  avoir cette place,  même au détriment des autres.

Alors réfléchissons un peu.  Avons-nous envie de croiser de tels personnages ? Avons-nous envie de les rencontrer ? De croire en eux ? Voudrions-nous ressembler à ses personnes ?

Je ne le pense pas. Pourtant, nous n’avons pas le choix. Tous les jours de notre vie, nous risquons d’avoir affaires à eux,  de les rencontrer. Notre seul pouvoir est de refuser de nous faire abuser, et, de ne pas devenir ce qu’ils sont,  de ne pas avoir comme eux cette ambition destructrice,  de refuser d’être des arrivistes.

un conseil de lecture:

Une réflexion sur « Arrivisme »

  1. Excusez-moi pour la réponse un peu […] longue, mais le sujet est trop grave pour l’escamoter. Personnellement j’ai horreur de piétiner un être humain pour me faire une place. Si je veux encore pouvoir me regarder en face, je m’interdis ce genre de pratiques. J’ai toujours les mêmes valeurs en moi et malgré tout mes defauts ,je suis fière de les respecter pour les faire avancer. Et j’apprécierai que ceux qui nous vendent ces mêmes valeurs les respectent aux aussi.

    “Le respect devrait tous nous gouverner.”

    Je voudrais vous joindre ce texte de Bernard Langlois qui résume beaucoup de chose sur le type de personnage dont nous parlons.
    PAR BERNARD LANGLOIS (EXTRAIT) jeudi 22 février 2007

    Dans quelque domaine qu’on l’applique, l’ambition est un ressort naturel qui nous pousse à réussir, à progresser, à se hausser dans l’échelle sociale, à croire en soi et à faire reconnaître sa valeur par les autres. On ne fait rien sans ambition. Mais l’ambition dérape souvent dans l’arrivisme. Un ambitieux peut rester moralement impeccable, un arriviste est toujours condamnable. L’ambitieux cherchera à grimper par des voies honorables : il s’interdira d’attenter à la dignité des autres, de les écraser, de trahir, de tricher, de mentir, d’obéir à des ordres injustes. Il mettra de lui-même des limites à ses ambitions, préférant toujours à leur pleine réalisation la satisfaction de pouvoir sans rougir affronter son miroir. L’arriviste ne connaît pas de limites à ses ambitions et considérera que tous les moyens sont bons pourvu qu’ils les servent. Nous connaissons tous des ambitieux qui ne sont pas allés au bout de leurs ambitions, par refus d’user de certains moyens qui les auraient conduits à se renier eux-mêmes : par exemple, certains artistes qui refusent de se commettre dans certaines émissions qu’ils jugent dégradantes, ou qui ne consentent pas à soumettre leurs oeuvres à certains canons jugés indispensables au succès commercial [1] On trouve de ces intransigeants dans toutes les branches d’activité, dans toutes les professions : chez les artistes comme chez les militaires, dans la Fonction publique comme dans l’entreprise privée, chez les notaires, les médecins, les avocats, les épiciers… ou les journalistes. Ils passent souvent aux yeux du monde pour des ratés ; ils sont d’honnêtes hommes pour les honnêtes gens, et d’abord pour eux-mêmes, ce qui leur suffit bien. Et ce sont eux qui nous obligent à ne pas désespérer La politique est un domaine d’excellence pour les ambitieux. De tout poil et de tout bord. C’est qu’il faut une sacrée dose d’ambition pour prétendre gouverner ses semblables. L’âpreté du combat politique conduit la plupart des ambitieux à déraper dans l’arrivisme : quand la fin justifie les moyens, que tous les coups sont permis, que la trahison relève des beaux-arts, que les engagements n’ont pas vocation à être tenus, que les postures tiennent lieu de convictions, que les compromissions passent pour des compromis, que la démagogie est le véhicule ordinaire de la parole publique. Bien peu de carrières politiques échappent aux pratiques ordinaires de l’arrivisme, à doses variables : sinon, pourquoi citerait-on si souvent Mendès France en exemple ? Comme on sait, cet oiseau rare n’a pas exercé longtemps le pouvoir. Cincinnatus non plus. Personnellement, je préfère Mendès à Mitterrand, et Cincinnatus à Berlusconi.

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