Pour faire passer son projet de réforme des retraites, le gouvernement mène une opération mensongère de bourrage de crâne.
Ils dramatisent la situation
La publication du rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a donné le signal d’une campagne d’affolement généralisé. Dans les principaux médias, ce sont les mêmes réflexes que lors du débat sur le Traité Constitutionnel Européen. Certains ont brandi le chiffre de 2600 milliards de déficits additionnés d’ici 2050…en oubliant de préciser que la richesse produite sur la même période (PIB) atteindrait près de 120 000 milliards d’euros. Tout est bon pour faire peur et empêcher de réfléchir !
Ils refusent une vraie négociation
Avant même de commencer les discussions, Sarkozy et son gouvernement ont déjà tranché sur l’avenir des retraites. Le ministre du TravailWoerth a en effet déclaré qu’il écartait toute augmentation de cotisations ou d’impôts pour financer les régimes de retraite. Le débat serait ainsi réduit à l’allongement de la durée de cotisations, au recul de l’âge de la retraite, à de nouvelles règles de calcul conduisant à la baisse des pensions. Nous ne voulons pas de ces mesures !
Ils veulent faire baisser les pensions
En refusant toute recette supplémentaire alors que les retraités seront plus nombreux, la droite veut imposer une baisse des dépenses, et donc des pensions. C’est déjà le résultat desmesures prises par Balladur en 1993 et Fillon en 2003 : le nombre de retraités pauvres a brutalement augmenté et les femmes sont particulièrement touchées. Un nouvel allongement de la durée de cotisations, entraînerait une amputation supplémentaire des pensions dès lors que les 2/3 de ceux qui partent en retraite ne sont déjà plus au travail.
Ils préfèrent satisfaire les marchés financiers
Ce n’est pas l’intérêt général qui guide le gouvernement. Alors que les États se sont lourdement endettés pour sauver les banques, celles-ci spéculent contre eux, prenant par exemple en otage le peuple grec, qui subit lui aussi un recul des droits à la retraite. Avec son projet de régression sociale, Sarkozy court au devant des exigences des financiers et banquiers !
Ils n’ont pas de légitimité pour gouverner contre le peuple
Après la cinglante défaite subie aux élections régionales, de quelle légitimité Sarkozy peut-il se prévaloir pour mettre en oeuvre sa contre-réforme d’appauvrissement des retraités et futurs retraités ? Il s’appuie seulement sur la minorité dominante et fait donc payer la crise au plus grand nombre.
Créer des emplois et faire cotiser les actionnaires !
Les richesses existent. Selon le rapport du COR, le PIB atteindrait 3 800 milliards d’euros en 2050 et le déficit des retraites 115 milliards. C’est seulement 3% du PIB. Et encore le COR ne fait preuve d’aucune ambition en matière d’emplois avec une prévision de chômage élevé à 7,5 % ce qui aggrave ses prévisions. La part des salaires dans la richesse créée par les salariés dans les entreprises a baissé de plus de 8 points en 20 ans alors que la part des dividendes versés aux actionnaires est passée de 3.2% du PIB en 1982 à 8.5% du PIB en 2007. Il faut inverser cette tendance ! Non seulement on peut combler les déficits, mais aussi revenir sur les mesures de Balladur et Fillon, pour assurer le droit effectif à une retraite décente à 60 ans.
Un choix de société
Depuis un siècle et demi, les progrès technologiques, les gains de productivité, les luttes sociales, ont permis la diminution du temps de travail et l’augmentation du temps libre. On travaille aujourd’hui deux fois moins qu’en 1900 mais on produit beaucoup plus de richesses. Le progrès social est toujours possible ! Mobilisons-nous tous ensemble pour le construire ! Soutenez le Front de Gauche pour enfin partager les richesses.
Le 27 mai, tous ensemble,
imposons nos choix !
Jean-Luc MÉLENCHON Député Européen,
président du Parti de Gauche
«Le rapport du COR nous parle de l’horizon 2050. C’est comme si on affirmait qu’en 1970 on aurait pu prévoir l’état de la société en 2010 et donc prédire la disparition du bloc soviétique ou encore la révolution informatique. Qui connaît aujourd’hui l’avenir alors que s’avancent la crise du capitalisme et la catastrophe environnementale ? Cette prévision grotesque à 2050 n’a qu’un but : alimenter une campagne d’affolement généralisé.»
CE QUE FERAIT UN
GOUVERNEMENT DU
FRONT DE GAUCHE
• Nous trouverions l’argent nécessaire en développant une politique ambitieuse de création d’emplois socialement et écologiquement utiles, en supprimant les exonérations de cotisations patronales, en faisant cotiser les dividendes, les stockoptions et l’intéressement au même taux que les salaires, en instaurant une surcotisation patronale sur les emplois précaires et à temps partiels, en supprimant le bouclier fiscal et en effectuant un prélèvement sur les profits des banques.