14 novembre 2024

Ecole publique, école de la république

Ce matin en ouvrant le journal, un gros titre frappe la corbeil-essonnoise que je suis :  Un projet d’école musulmane à Corbeil-Essonnes. Et là, je me dis : Aurait-on écrit un projet d’école catholique à corbeil-essonnes ? Je ne le pense pas. On a visiblement voulu placer le débat sur une religion en particulier, comme si cela allait opposer les habitants entre eux.

Personnellement, ce n’est pas sous cet angle que je souhaiterais voir aborder le sujet de l’école. Pourquoi ne pas faire un gros titre sur les nombreuses occupations d’école actuelles ? Pourquoi ne pas parler de la place de l’école publique dans notre république ? Non, soyons racoleur et lançons un débat sous un angle discriminatoire,  c’est beaucoup mieux que d’être formateur, en créant un vrai débat sur l’école dans notre république. Le problème n’est pas une école musulmane, le problème est : Quelle école pour les enfants de ce pays ?

Car au delà du, les catholiques et les juifs ou autres ont des écoles. Plaçons le débat sur les écoles confessionnelles dans leur ensemble. Je suis laïque et républicaine, l’école publique, école de la république est celle qui à mes yeux assure l’égalité de tous devant l’enseignement. Les êtres humains naissent libres et égaux en droits, et il serait temps d’appliquer nos belles devises au lieu de les fouler au pied.

Monsieur Chatel, ministre de l’éducation nationale, a une méthode fantastique pour permettre aux enfants d’avoir tous le droit à la même éducation ( égalité des chances…) ils suppriment des postes d’enseignants ce qui entraîne plus de 1500 fermetures de classe dans notre pays. On retrouve donc des parents occupant les écoles de leurs enfants pour que ceux-ci bénéficient du même droit à l’éducation que les autres.

Autre problème, celui de l’inégalité sur une partie du territoire français : l’ Alsace -Moselle ou la loi n’est pas la même que dans le reste du pays( HIC). La loi de 1905 ne s’applique en effet pas à cette partie du pays. La raison à cet état de fait, quand la loi a été voté ce territoire  n’était pas français .

Voici donc un endroit en France ou l’on vit sous le concordat de 1802 et ou 4 religions sont reconnus (Catholique, juive, Luthérienne et réformée).  La conséquence : Le « statut scolaire local » organise l’enseignement de la religion (le « catéchisme ») dans l’école, en se limitant aux quatre confessions reconnues – ignorant donc les musulmans et les non croyants, l’école fournit des cours de religion uniquement pour les religions pré-citées et pour que leur enfant en soit dispensé, c’est aux parents athées d’en effectuer la demande.

La religion devient donc la règle dans ce cas et le non croyant obtient une dérogation, le monde à l’envers dans un pays laïc.  Arrivé au collège on assiste parfois à des scènes intéressantes, le cours de religion d’une heure par semaine est placé entre un cours de Français et un cours de math, ainsi l’adolescent musulman ou non croyant se sent mis à l’écart, et souvent ne voulant pas se différencier, comme c’est le cas à cet âge, de ses camarades, préfère assister à un cours d’une religion qui n’est pas la sienne.

Alors, qu’est ce qui garantit l’égalité républicaine devant l’enseignement ? C’est l’école publique bien sûr, car c’est la seule école ou l’on est tous traités de manière égale, ou le même enseignement est assuré à tous quelle que soient les origines sociales, ethniques ou les préférences religieuses.  L’école publique doit être et doit rester l’école de la république.

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