29 avril 2024

Projet de loi gouvernemental sur la psychiatrie

Intervention de Marie-Agnès LABARRE sénatrice du Parti de Gauche, groupe CRC-SPG, habitante de Corbeil-Essonnes et militante du comité de la 1ere circonscription de l’Essonne, devant le sénat mardi 10 mai 2011

Cher-e-s ami-e-s et camarades,

Je suis heureuse et malheureuse de vous retrouver devant le sénat. Heureuse, parce que dans les grands moments nous avons besoin de ne pas nous sentir seuls pour résister.

Malheureuse, parce que quand c’est fini, ça recommence ! Exaspérés par tant d’acharnement contre les pauvres, qui ont le culot de cumuler les minima sociaux, contre les étrangers, contre les retraités …

nous n’aurons jamais autant battu le pavé en compagnie des victimes de ce régime. Voici venu le tour des malades. Les malades qui relèvent de la psychiatrie ont besoin de parole, de soins longs et délicats : on leur envoie la police.

Ils ont besoin d’un médecin :

on leur propose le préfet !

Cachez les pauvres, virez les étrangers, enfermez les malades … mais dans quelle France vivons-nous ? Je le dis avec conviction : en France la psychiatrie contemporaine peut être fière de son bilan … On la dit pourtant coupable de laxisme.

Mais qui est laxiste ?

Pour moi, pour le ¨Parti de Gauche, sont coupables et laxistes ceux qui coupent les vivres à l’hôpital public. Le Parti de Gauche n’accepte pas que l’on prenne prétexte de faits divers dramatiques, imputables au manque de moyens affectés à la psychiatrie, pour marquer les malades au fer rouge de l’indignité nationale, pour les enfermer jusqu’à épuisement de leur famille, jusqu’à l’oubli.

Cette loi n’est pas une loi de santé publique. C’est une étape de plus dans la surenchère sécuritaire du gouvernement. Ca suffit !

Alors que 40 000 lits ont été fermés en 20 ans, alors que le corps médical réfléchit à une bonne prise en charge «hors les murs » , le gouvernement propose un projet de contrôle social et d’enfermement. Que dit monsieur Bertrand ? Il se tait

Car le Prince veut de l’ordre. Quand le préfet aura tous les droits sur le « fou » comme sur le délinquant, la société ira mieux : Voilà la dernière provocation de monsieur Guéant. Cet homme est un dangereux récidiviste, j’attends le jour où il sera prisonnier de sa propre loi !

La réalité : C’est que nous sommes tous susceptibles de souffrir de troubles mentaux au cours de notre vie, c’est que nous avons de moins en moins de chances d’être pris en charge, car la France devient un désert médical, c’est que les 60% de détenus atteints de troubles psychiatriques ne sont pas suivis.

La réalité, c’est que cette « loi de police » qui fait du juge des libertés un « garde-fous » dépourvu des moyens de remplir sa mission, n’y répond pas. C’est pour cela que le Parti de Gauche soutient l’ensemble des organisations syndicales de personnels de santé et de psychiatrie, les associations d’usagers et de citoyens et le Syndicat de la magistrature .

Vous tous présents ici, soyez certains que nous serons vos porte-paroles intransigeants pour exiger le retrait de ce projet liberticide .

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.