8 octobre 2024

Elections départementales, autonomie et construction collective

pascale prigent manif climatAu mois de mars prochain les électeurs devront de nouveau se rendre aux urnes. Il s’agira d’élire des conseillers départementaux (ex conseillers généraux). Nous sommes nombreux à penser que cette élection sera comme celle de l’année passée marquée par une très forte abstention.

Pour cette élection, le front de gauche vient de se doter au travers d’une déclaration combative et claire  d’une véritable possibilité de travail collectif.

Les militants dans les départements doivent maintenant se saisir de cette occasion pour faire de ces élections un pas vers l’avenir.

Nous sommes aujourd’hui à un tournant politique important, la politique du gouvernement a brouillé les lignes, le duo Hollande Valls a vidé le mot gauche de sa substance, il faut lui redonner son sens et ses valeurs.

La déclaration du Front de gauche est offensive, elle se prononce clairement pour des candidatures autonomes d’un PS qui a trahi les électeurs et la population de notre pays.

Elle est le début d’une reconstruction, ceux qui ne s’en saisiront pas risque de rater le train de la reconstruction, c’est pourquoi j’espère, elle sera mise en musique dans de nombreux cantons à travers le pays ce qui permettra de redonner de l’espoir à ceux qui souffrent des politiques d’austérité.

Vous pouvez lire cette déclaration ci dessous , vous y trouverez les axes de campagne pour une alternative vraiment de gauche.

Déclaration du Front de gauche sur les départementales

Les élections départementales de mars 2015 seront un test politique important.

Elles interviendront dans un contexte d’aggravation de la politique libérale conduite par le président de la République et son gouvernement, une politique au service du MEDEF dont le cours autoritaire face aux luttes populaires renforce le discrédit sans précédent de l’exécutif.

La crise politique s’aggrave de jour en jour, la base sociale du président et de son premier ministre ne cesse de se réduire. Ce pouvoir est aujourd’hui minoritaire dans le coeur de celles et ceux qui restent attachés aux valeurs de la gauche. Minoritaire dans le peuple, sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale, battu au Sénat, l’exécutif n’a pas la légitimité pour appliquer une politique, contraire à ses engagements électoraux, qui divise et décourage le monde du travail, les classes populaires et la jeunesse.

Cette crise politique est désormais une crise de régime, celle de cette monarchie présidentielle qu’est la 5ème République.

Pour les populations déjà durement éprouvées, les conséquences sont très lourdes. Les départements sont en effet un maillon essentiel des politiques publiques dans notre pays. Avec 72 milliards d’euros de dépenses chaque année, ils gèrent notamment toutes les politiques sociales : assistantes sociales, versement des allocations de solidarité (RSA, APA, PCH, …), placement et suivi des mineurs étrangers, politiques en direction de l’enfance en danger, PMI,
etc …

Cette situation est d’autant plus dangereuse qu’elle ouvre la voie au retour d’une droite confortée dans ses choix réactionnaires ; elle permet au Front national en masquant ses véritables objectifs, de se présenter comme une alternative.

Le Front de gauche s’oppose à la fois à la politique d’austérité menée par le gouvernement et à l’offensive de la droite et de l’extrême droite.

En dépit de multiples protestations, l’existence même des départements est menacée. Manuel Valls passe en force.

Pourtant le nouveau découpage des cantons est l’objet de nombreux recours auprès de la justice, le sort réservé aux départements en liaison avec la mise en place des métropoles n’est pas connu et les compétences des conseillers départementaux n’ont pas encore été clarifiées.
La réforme territoriale mise en place cherche uniquement à répondre aux impératifs sans fin de compétitivité des grandes entreprises, par la mise en concurrence des territoires, l’éloignement des citoyennes et des citoyens de leurs élu-e-s, la mise en cause des services publics pour préparer leur externalisation et le transfert de tout ce qui est rentable pour satisfaire aux exigences financières des groupes privés. Elle rompt avec les principes républicains d’égalité et de solidarité territoriale. Le soi-disant « choc de simplification » est une recentralisation qui se fait au détriment du bien commun que constitue la démocratie locale. Il s’agit en réalité d’un processus « dé-constituant » qui mine toujours plus la souveraineté populaire.

Cette réforme s’inscrit dans le cadre des politiques d’austérité qui cherchent à soumettre toute l’Union européenne aux exigences des marchés. Les collectivités territoriales sont sommées de réduire leurs dépenses et leurs effectifs, condamnées à voir leurs dotations drastiquement réduites alors qu’elles assurent 70% de l’investissement public et jouent un rôle indispensable en période de crise pour les populations.

Déjà des coupes budgétaires touchent de nombreux secteurs. Le financement des associations, les politiques culturelles et sportives sont remises en cause. En supprimant « l’entrave à la concurrence » que constitue la clause de compétence générale des collectivités, le gouvernement est cohérent : il s’inscrit dans le cadre de la négociation du Grand Marché Transatlantique (TAFTA).

Il faut ouvrir une autre voie.

Le FdG veut être un outil au service de cet objectif.

Le Front de gauche appelle à susciter la plus large implication citoyenne possible, bien au delà des partis politiques, de celles et ceux qui opposent la nécessité de politiques alternatives aux choix de ce gouvernement, qu’il s’agisse de syndicalistes, de personnalités de la vie associative ou de simples citoyen-ne-s engagé-e-s.

Mobilisons-nous pour sauvegarder et promouvoir les politiques publiques de solidarité que nos élu-e-s se sont efforcé-e-s de mettre en oeuvre dans de très nombreux territoires, pour faire échec aux politiques d’austérité et à la réforme territoriale. Mobilisons-nous pour développer une démocratie de proximité, ajustée aux besoins et à l’expérience des citoyens.

Nous les appelons à ne pas traduire leur déception par l’abstention, à contribuer par leur vote à faire émerger une alternative de transformation sociale et écologique dans tout le pays, à faire élire de nombreuses élues et élus qui défendront ces orientations dans les collectivités locales en empêchant la droite et l’extrême-droite de gagner la très grande majorité des départements.

Au plan national nous entendons prendre appui sur ces élections pour mettre en mouvement une force capable de construire l’alternative nécessaire à gauche, en nous appuyant sur les luttes et les résistances qui s’opposent à la politique suivie et que nous entendons contribuer à développer.

Rien n’est possible sans la mise en mouvement du peuple, sans la mise en mouvement des citoyennes et des citoyens qui aspirent à un renouveau de la politique. C’est sur ces bases que le FdG entend impulser des candidatures citoyennes dans tout le pays. Nous n’entendons pas le faire seuls. C’est pourquoi nous, l’ensemble des composantes du FdG, nous nous adressons à tous nos partenaires potentiels de la gauche et de l’écologie qui refusent la politique du gouvernement.
Nous voulons construire ces candidatures avec celles et ceux dont l’engagement associatif ou syndical témoigne de la volonté d’imposer une autre politique. Ensemble nous pouvons résister à l’austérité, promouvoir la démocratie locale et l’intervention citoyenne, contre la réforme territoriale. Nous voulons gagner des élus prêts à agir sur ces bases pour construire de nouvelles majorités anti-austérité dans les Conseils Départementaux. Le FdG invite toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche à construire des candidatures de large rassemblement en s’appuyant sur des assemblées citoyennes, au niveau des cantons, pour discuter et décider dans la concertation du contenu des propositions et des candidatures. Cette démarche contribuera à impulser une dynamique populaire indispensable pour gagner.

Le FdG propose que l’ensemble de ces candidatures soit identifié nationalement par une appellation et des propositions inscrites dans un document qui fasse référence. Dans chaque département ces candidatures se présenteront comme une alternative à celles des forces qui soutiennent la politique gouvernementale.

Le FdG entend contribuer à cette construction commune en proposant des actions et des
mesures permettant de répondre aux urgences sociales et écologiques actuelles.

-Agir contre les politiques d’austérité dans les départements, contre la réduction des dotations
aux collectivités locales imposées par le gouvernement, contre les diktats de l’Europe.

-Dans l’esprit de la VIème République à laquelle nous aspirons, combattre la réforme territoriale et donner plus de pouvoirs aux citoyens par une démocratie participative de proximité. Construire une véritable coopération de projets entre les territoires, basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Nos élu-e-s respecteront des principes susceptibles de rétablir la confiance en la politique par de bonnes pratiques de gestion, la transparence des décisions, la participation citoyenne, les compte rendus de mandat, l’exigence de probité, la lutte contre le trafic d’influence, et tendre vers le non cumul des mandats.

-Soutenir les mobilisations contre l’austérité, ainsi que celles qui promeuvent un nouveau type
de progrès humain durable, non productiviste, respectueux de la planète, tourné vers la
satisfaction des besoins sociaux, l’égalité hommes-femmes.

-Affirmer notre solidarité avec les mouvements sociaux contre la répression patronale ou
gouvernementale et la criminalisation de ces mouvements.

Définir les grands axes d’une politique alternative à l’échelle des territoires :

– Réforme globale de la fiscalité locale permettant plus de justice et mettant à contribution les
actifs financiers des grandes entreprises.
– Construction entre les départements, les communes et l’État, de politiques publiques de
solidarité et notamment d’un véritable service public d’aide à la personne dans lequel l’Etat
assurerait la responsabilité du financement des allocations sociales en se basant sur la
solidarité nationale.
– Mesures d’urgences pour les collectivités qui sont asphyxiées financièrement, en leur
permettant l’accès à des crédits à taux bas, comparables à ceux que la BCE distribue aux
banques (0,05%) et en refusant le paiement des emprunts toxiques.
-Engager une transition écologique dans chaque département en matière de transports publics,
de soutien à l’agriculture paysanne, de protection de la biodiversité, de gestion naturelle des
massifs forestiers, de désobéissance aux règles européennes de libre échange et de
privatisation des sous-sols (GMT-TAFTA)…
-Nous refusons les projets qui ne répondent pas à l’intérêt général et sont écologiquement
nuisibles et exigeons le recours au référendum quand un projet local est contesté.
Le 17 décembre 2014

Une réflexion sur « Elections départementales, autonomie et construction collective »

  1. Nous sommes nombreux à le souhaiter comme beaucoup souhaitent aussi une 6ème république. que ce soit au niveau départementale, communale etc… nous avons eu le droit aux règnes de barons locaux qui se sont cru tous les droits tant en matière de contenus politiques,qu’ en matière de distributions de postes (les copains d’abord). République des copains, république des coquins, dit-on… Cela suffit l’ultra personnalisation, il ne suffit plus de la dénoncer, il faut la combattre. La large ouverture, il ne suffit pas de la réclamer, il faut la mettre en place. Jusqu’alors nous avons eu le droit au bal des sortants de certains partis politiques qui se sont réservé tous les pouvoirs, des présidents d’association (qui apparemment rapporterait plus de voix que les militants lambda de leurs assocs, et oui c’est comme ça qu’ils parlent, ils disent même des personnalités… c’est-à-dire pas vous mesdames et messieurs), des citoyens potes de… ! A quand l’ouverture, la participation, la décision, les choix partagés à tous les citoyens qui le souhaitent ? les sans-titres, les sans-grades ? Ceux de diverses composantes politiques ensemble avec tous ces citoyens ? Ce sont les actes qui démontrent ce que l’on pense réellement. Je reste dans l’attente et sceptique car à ce jour je n’ai vu que de petits groupes qu’ils soient citoyens encartés ou non décider pour tous les autres citoyens encartés ou non, rester dans « l’entre-soi » Les copains d’abord quoi ! Et l’essentiel sur quel projet. Au moins celui que vous partagez à le mérite d’être clair ! Il faut lutter contre ces politiques injustes et qui nous enfoncent tous les jours un peu plus avec des candidats qui se sont toujours opposés vivement à celles-ci. Et contre tout sectarisme qu’ il soit de parti ou associatif ! Une vrai ouverture large sans crispation, exclusion de l’autre et à gauche.

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