Depuis longtemps je m’interroge sur ce que certains veulent dire avec la phrase « faire de la politique autrement ». On retrouve cette formule un peu partout, et désolée, mais moi si on ne me dit pas comment on veut faire de la politique, je ne comprends pas.
Tout d’abord autrement que qui et que quoi ? Car qui pourrait penser que les centaines de milliers de militants et élus à travers la France font tous de la politique de la même façon ?
Que souhaitent changer dans les méthodes les personnes qui se cachent derrière une simple formule. Il faudrait quand même qu’ils développent un peu leur concept.
Ces personnes sont elles contre le cumul des mandats dans l’espace mais aussi dans le temps par exemple ?
Voilà qui pourrait être un début à ce « autrement ». En effet pour changer la politique, il faut selon moi, permettre un vrai renouvellement des élus, éviter la tentation de faire « carrière » de certains, et pour cela, le meilleur des outils est le non cumul .
Si le nombre de mandats simultanés est un début de solution, le non cumul dans le temps n’est il pas plus efficace encore ?
Quand on y pense, voici Monsieur ou Madame Untel qui se présente depuis 25 ans, est élu-e une première fois à un poste indemnisé, si on l’autorise à se représenter sans limite, 40 ans plus tard il a fait une belle « carrière ».
Dans le cas ou une limite en nombre de renouvellements successifs est posée il doit retourner sur le marché du travail. Nos élus garderaient alors un pied dans la même vie que M et Mme tout le monde, et ils penseraient leur militantisme différemment, ce qui serait faire autrement que ceux qui vivent de leurs indemnités sans jamais travailler.
L’autre avantage concerne le renouvellement. On ne le penserait pas en terme très réducteur de type « rajeunissons ce petit monde », mais vraiment en terme de renouvellement et de représentation du plus grand nombre, et ce, dans toute la diversité qui compose notre société.
Autre piste pour ceux qui souhaitent faire autrement que je ne sais qui ou je ne sais quoi, le rapport aux médias. Sans changement dans les pratiques de ce côté là, on encourage là-aussi, au maintien des mêmes candidats car plus connu que le petit nouveau qui ne s’est jamais présenté.
Mais les électeurs ne doivent ils pas se questionner eux aussi ? S’ ils choisissent un homme ou une femme plutôt que les idées portées par ces derniers , alors eux aussi encouragent au « carriérisme » en politique poussant là-aussi à présenter les plus connus.
Ce qui m’inquiète quand on emploie sans explication sur le « comment » la formule du « faire de la politique autrement » c’est qu’elle peut laisser sous entendre que la façon de procéder de tous actuellement, est mauvaise et donc ajoute au sentiment du « tous pourris » que ressentent les gens.
Alors arrêtons d’employer cette phrase fourre- tout sans rien derrière, car elle devient de ce fait une formule creuse. Démontrons ce que nous voulons faire de différents des autres, expliquons-le, plaçons nous sur la défense de nos idées, y compris en matière de démocratie et d’institutions.
Si nous voulons changer la politique, il faut faire l’effort de dire comment et pourquoi et s’appliquer les quelques règles qui seraient un début à cette révolution des pratiques.
J’ai ici donné des pistes du faire autrement, cela n’est pas limitatif et demande à être développé. Je reste persuader que le premier verrou à faire sauter est le cumul des mandats dans l’espace et surtout dans le temps.
Et pour ceux qui souhaitent vraiment changer les institutions et changer la politique , rendez vous le 5 mai pour la marche citoyenne pour la 6ème république à Paris.