7 décembre 2024

Pas de pitié pour les malades

La semaine passée, un ami  m’a demandé de l’accompagner pour un examen important de santé. Direction la Clinique des Mousseaux à Evry. Pas le choix, car l’hôpital Gilles de Corbeil ne fait plus passer ce type d’examen, et le futur hôpital géant va de report d’ouverture en report d’ouverture. Cet ami passe donc régulièrement de nombreux examens et pas toujours au même endroit, et pour compliquer le tableau n’a pas de voiture. Il a donc régulièrement besoin de ses amis pour l’accompagner dans ses visites. Le manque de proximité dans les soins est donc un problème pour lui comme pour beaucoup d’autres personnes.

La première étape est bien sur l’accueil. Il a rendez vous à 9h30 mais il n’est pas le seul, et il doit se mettre dans la file d’attente, debout en attendant son tour. Près de 3/4 d’heure plus tard, enfin, il peut aller s’assoir pour attendre de passer l’examen en question. 3/4 d’heure d’attente debout pour des personnes malades, souvent fatiguées, est-ce bien raisonnable. . .

Seconde étape : Après 1/4 d’heure d’attente, il est appelé pour passer l’examen qui ne dure que quelques minutes. Et, 3ème étape : De nouveau il revient en salle d’attente s’asseoir, s’il y a une place libre bien sûr. Un nouveau quart d’heure passe avant la quatrième étape : Il peut alors aller voir le médecin qui  interprète le scanner qu’il vient de passer.

Cinquième et dernière étape : Le voilà de nouveau en salle d’attente pour avoir le compte rendu. Durée de l’examen : quelques minutes. Temps d’attente : 1 heure   30 environ. A regarder les gens dans cette salle d’attente, je me demandais :  mais pourquoi fixent-ils autant de rendez vous à la même heure. Cela ressemble vraiment a du travail à la chaine .

Dans les conditions ou l’on reçoit les malades, même si le personnel fut impeccable, quelle attention est il possible de porter aux malades. Bien sûr cet exemple n’est que le symbole d’une société ou l’argent compte plus que l’être humain, le but étant de rentabiliser la machine pas de traiter dignement les personnes.

Cette société ou il faut faire toujours plus avec toujours moins de moyens, pour que quelques uns gagnent encore plus d’argent sur le dos des autres. Cela est  vraiment plus que choquant.

Vous pourrez lire ci dessous la base programmatique du  Front de Gauche dans le domaine de la santé qui propose une toute autre vision de ce que doit être un système de santé tourné vers » l’Humain d’abord ».

La santé, notre bien commun !

Pour faire face à la pénurie des médecins généralistes et de certaines spécialités, le nombre d’étudiants à l’entrée des études de médecines sera augmenté de manière significative dans la perspective de la suppression du numerus clausus.

Nous organiserons une négociation conclue par un accord majoritaire pour redéfinir une nouvelle convention médicale remettant en cause les dépassements d’honoraires et créant de vraies incitations à l’installation pour en finir avec la désertification médicale. Ces incitations pourront être financières, techniques et organisationnelles dans l’aide à l’installation, dans l’équipement, dans l’assistance à l‘installation.

Pour lutter contre la pénurie de personnel, nous lancerons un programme de formation de toutes les disciplines de la santé, libéré de l’influence des laboratoires pharmaceutiques. Nous organiserons la formation par concours d’entrée dans la fonction publique de la santé (FPS). La validation des acquis se fera aussi devant des commissions multidisciplinaires sur le principe de trois tiers-temps : formation, production de soin et temps de formateur ou de contribution à l’éducation sanitaire.

Le maillage du territoire national devra être assuré pour la réponse aux besoins de santé et non pas en fonction de logiques comptables. Nous établirons une couverture nationale de santé égale sur tout le territoire. Tous les bassins de vie seront dotés d’équipements publics de santé (hôpitaux, service hospitaliers, maternité, urgences…) en rapport avec leur population. Ainsi, ce sont des exigences sanitaires (besoins de santé constatés de la population) et non comptables qui piloteront la politique nationale de santé.

Les réponses pour compenser le manque d’autonomie seront prises en charge par la sécurité sociale à 100% pour la partie « soins » et par le développement des services publics. Nous organiserons un grand débat public pour une réforme progressiste de la psychiatrie respectant les libertés individuelles.

Pour lutter contre la pénurie de personnel, nous lancerons un programme de formation à toutes les disciplines de la santé. Nous libérerons la recherche pharmaceutique de la soumission aux marchés et aux laboratoires en mettant en place un pôle public du médicament avec au moins une entreprise publique qui interviendra sur la recherche, la production et la distribution des médicaments.
Ce pôle public :
• produira une partie des médicaments,
• contrôlera le système de sécurité des médicaments, leur mise sur le marché et leur prix,
• sera doté de pouvoirs de sanction à l’égard des laboratoires qui manqueraient à leur devoir de sécurité sanitaire,
• relancera la recherche publique et fera adopter une charte incluant le devoir de recherche sur des médicaments dits « non-rentables.
Nous redonnerons à la santé publique, la promotion de la santé, la prévention les moyens qui lui font défaut notamment en matière d’étude et de recherche.

Nous répondrons à l’exigence de sécurité sanitaire avec un vrai contrôle démocratique et une mobilisation permanente de tous les acteurs. Les ARS seront supprimés. L’ensemble des dispositions en faveur de la santé sera mis en oeuvre par des instances regroupant les personnels et les professionnels, les élu-e-s et les citoyen-ne-s.

Une réflexion sur « Pas de pitié pour les malades »

  1. Témoignage très pertinent, je travaille actuellement (job d’été) dans un hôpital gériatrique et d’année en année je constate une dégradation des conditions de travail. Le recours à des employés contractuels devient le recours le plus fréquent au détriment de la qualité du service public (l’implication est moins importante pour les « contrats » qui savent qu’ils ne seront jamais titularisé et n’ont pas forcément « l’amour » du Service public). Ces conditions sont bien évidemment visible sur la qualité des soins car les sous-effectifs sont monnaies courante (à vouloir compresser le personnel au maximum il n’y a aucune marge de manoeuvre lorsqu’il manque une personne). Et ce que je décris concerne l’hôpital public (certes bientôt privatisé car jugé « non rentable » -drôle de conception-) et je n’ose pas imaginer la situation dans les hôpitaux privés. Et pourtant le personnel hospitalier est pour sa très grande majorité compétent et motivé !

    Bonne soirée Pascale

    Thomas

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